vendredi 15 janvier 1999

Voyage en train

Je me lève à 6 heures en espérant prendre enfin mon train aujourd’hui. J’ai l’impression que cette ville est maudite et qu’il y a des mauvais esprits qui font tout pour m’empêcher de partir. Mohammed arrive avec le billet de train. Il m’accompagne à la gare avec sa moto. Je lui fais mes adieux et monte dans le train. Juste avant de partir, je vais vérifier auprès du chef de mouvement que ma voiture doit partir d’ici peu. Ce con m’annonce qu’il avait décidé de bloquer la plate-forme qu’il destinait à d’autres véhicules En fait, il veut emmerder Jagger qui lui aurait piqué ce wagon. Je le supplie de faire le nécessaire rapidement en lui expliquant que mon visa expirait bientôt. Ce qui était vrai. Il consent à prendre ma demande en considération et me promet qu’elle partira ce soir. Je n’y crois pas vraiment mais de toute manière, je n’ai pas le choix. Le train part et il faut que je courre après pour monter dedans. En remontant le couloir pour regagner ma place, je tombe sur Sangaré, le gendarme que j’avais pris en stop. Nous discutons un peu et finalement je vais chercher mon sac pour m’asseoir à coté de lui. Il va se marier dans peu de temps avec une fille de Kita qui voyage avec nous. Sa première femme est partie et il faut quelqu’un pour s’occuper de ses enfants. Les paysages sont superbes. Il y a des collines et des canyons. L’ambiance dans le train est très bonne. Le train avance plus vite que je ne me l’imaginais. A chaque arrêt, nous sommes envahis de petits vendeurs. Il y a de tout à acheter. Des fruits, de l’eau, des volailles, des cigarettes et de la viande. Comme j’avais emmené de quoi manger, nous partageons nos provisions. Sangaré m’apprend qu’il a le même âge que moi à quelques jours près. Nous croisons le train qui vient de Bamako à Kita seulement. Il doit être très en retard. Sangaré me propose de m’aider dans mes tractations administratives dès demain. De plus, il a des relations à la gare de Kayes qui peuvent m’aider si la voiture n’est pas encore partie. Après 11 heures de voyage, nous arrivons enfin à Bamako vers 20 heures. Il était temps, je commençais à en avoir un peu marre. Il y a une foule immense à l’arrivée. Je suis Sangaré qui est habillé en tenu de gendarme. Ca décourage les petits voleurs. Nous prenons un taxi qui raccompagne Sangaré à son foyer puis m’emmène à la case de passage de l’AFVP qui se trouve de l’autre coté du vieux pont des martyrs. Je trouve facilement l’endroit. Je me retrouve dans une chambre où loge déjà un jeune français, Cyril, qui est venu au Mali pour apprendre le djembé. Il a une boucle d’oreille dans l’un de ses sourcils. Il a l’air sympa. Je prends une douche chaude, c’est très agréable. Je vais à pied manger dans un petit boui-boui avec un type qui discutait avec le gardien de la case. Au menu, petits monceaux de rognons pas mauvais du tout et une bière. Je retourne me coucher à la case.

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