samedi 9 janvier 1999
La frontière malienne
Je prends un petit déjeuner copieux avant de reprendre la route vers la frontière malienne. Je donne deux serviettes qui me restaient des affaires de Xavier à deux enfants dans la rue. Ils ont l’air ravi. Maintenant, j’ai une foule de bambins qui me courent après pour récupérer autre chose. J’achète deux bouteilles d’eau et un paquet de gâteaux pour la route. La piste est plutôt bonne. Ils sont en train de la refaire pour la goudronner. Par endroit, c’est presque aussi bon que du goudron. Il y a cependant quelques portions bien abîmées. Je croise peu de véhicule. Il y a par endroit des déviations à cause des travaux. J’ai du mal à doubler les gros camions qui m’envoient de la poussière. Les 40 derniers kilomètres sont bitumés. A la frontière, les douaniers et policiers sénégalais ne me font aucune difficulté. Je passe le grand pont qui franchit le fleuve Sénégal et sert de frontière. Le douanier malien est très gentil. Je paye pour le laisser-passer touristique de la voiture. Il ne fouille même pas la voiture. Puis il m’indique le poste de police pour aller faire viser mon passeport. Il est situé un peu à l’écart de la route, à coté de la voie ferrée. Là, l’ambiance est beaucoup moins sympathique. Ces cons de flics me réclament une amande pour défaut d’assurance en prétextant que celle que j’ai n’est pas valable au Mali. Je refuse sur le principe de l’amende. Ils n’ont qu’à m’en proposer une autre. Après une heure d’attente et de palabre, n’ayant pas d’autre alternative, je finis par céder et payer. Je suis furieux. Ca fait mal au cœur mais c’est comme ça. J’ai l’impression que les flics maliens sont aussi cons que les flics sénégalais. Je reprends la piste qui est assez mauvaise. Il y a de la grosse tôle ondulée et des trous. Je racle le fond de caisse plusieurs fois. Je rencontre des bandes de singes qui traversent la route pour aller boire dans les points d’eau. Arrivé au barrage de police de Kayes, je prends en stop deux gendarmes qui vont au centre ville. L’un d’eux transporte une grosse pastèque. L’autre m’indique la route pour se rendre à l’hôtel du Rail. C’est l’hôtel le plus chic de la ville. Il est très cher et en plus il n’y a plus de chambre. Le réceptionniste me propose d’aller voir à la radio rurale près de l’aérodrome. Parfois, ils louent des chambres. Avant je vais me dessécher le gosier en me payant une bière à la buvette de l’hôtel. Lorsque j’arrive à la radio, je suis surpris de retrouver l’endroit où j’avais dormi dix ans auparavant. A l’époque, c’était des italiens qui l’habitaient. Ils étaient chargés de mettre en place une radio locale. Le gardien, Mohammed, me reconnaît. C’est incroyable. Il me fait un prix pour la chambre. Nous mangeons ensemble un riz sauce et une pastèque en guise de dessert. Je rencontre un vieux couple de hollandais qui s’occupent d’un projet de barrages au sud de Kayes. Ils sont là pour trois mois seulement. Comme je me suis occupé de projets de barrages au Burkina, nous échangeons des renseignements techniques. Je loge dans la même chambre qu’il y a dix ans. C’est très calme à part le bruit du ventilateur.
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