mercredi 6 janvier 1999
L’arnaque géniale
Nous nous réveillons assez tôt car nous avons rendez-vous avec Boris. Xavier et Line veulent aller visiter l’île de Gorée. Nous les accompagnons au bateau. Si j’ai le temps, je les rejoindrai là-bas. Il faut que je m’occupe des papiers de ma nouvelle voiture. Boris m’aide à trouver le bureau des douanes pour faire prolonger le passavant de la voiture de quinze jours. J’y dépose les papiers de la voiture et mon passeport. Ce sera prêt cet après-midi. Je quitte Boris car il a des affaires à régler. Il faut maintenant que je trouve le siège de l’assurance pour faire corriger la date sur l’attestation. Sur le chemin, un type nommé Alexandre et se disant comptable à l’hôtel Océanique me propose de m’aider à trouver l’adresse. Il a l’air très gentil et j’accepte son aide. Nous trouvons enfin l’immeuble de l’assurance. Le responsable ne peut pas me refaire une attestation car il n’a plus d’exemplaire vierge. Il me propose donc de me corriger la date et d’apposer un tampon dessus. Faute de mieux, j’accepte. J’espère que ça marchera. Alexandre m’informe qu’il n’y a pas de bateaux qui partent pour l’île de Gorée entre midi et 14 heures. Je lui propose donc de m’accompagner au marché. Il accepte si je promets de lui envoyer des cartes postales. Je trouve du tabac à rouler Drum léger auprès de petits vendeurs prêts du port. C’est aussi cher qu’en France. Il n’y a pas moyen de marchander. J’en prends trois paquets, puis on se dirige vers le marché. Ça grouille de monde et je suis un peu sur mes gardes car il faut se méfier des pickpockets et autres voleurs. Nous rencontrons un commerçant qui me tend dans la main une pépite d’or. Il dit qu’il faut qu’il donne ce cadeau au premier étranger qu’il rencontre afin de favoriser le sort de son nouvel enfant qui vient de naître. Il me demande donc d’être un des parrains de sa petite fille et d’assister au baptême qui aura lieu demain. Je lui dis que je suis comblé par l’attention qu’il me porte mais que malheureusement demain, nous devons reprendre la route. Je propose de lui payer un coup à boire. Alexandre connaît un bar d’étudiant où parait-il on y joue de la musique. Nous y allons en taxi collectif. Le bar est désert. Nous discutons un peu, puis ils me jouent le grand jeu d’arnaque. D’abord, Alexandre, profitant de l’absence momentanée du commerçant, me conseille de lui donner 500 francs en guise de présent pour le baptême. C’est une sacré somme. Je consens à lui donner 50 francs en prétextant que je n’ai plus beaucoup d’argent sur moi. Alexandre me demande de rajouter 5 francs qu’il me remboursera à l’hôtel. C’est difficile de refuser. Je commence à trouver ça louche. Je leur dis que je dois partir car j’ai un rendez-vous à l’hôtel. Nous reprenons taxi collectif pour retourner en centre ville. Alexandre propose au commerçant de l’accompagner chez le marabout pour lui certifier que j’ai bien accepté son offrande. Je rentre donc seul à l’hôtel en passant par la grande place de l’indépendance. Par acquis de conscience, je vérifie auprès d’un bijoutier que la pépite est en or. C’est du bronze. Je me suis fait avoir en beauté. Ce coup d’arnaque était génial. Il valait bien les 100 francs. Pour confirmation, je demande à la réceptionniste de l’hôtel si elle connaît Alexandre, le comptable. Non seulement elle ne le connaît pas mais en plus, il n’y a pas de comptable attitré dans cet hôtel. Par contre, elle a déjà entendu parlé de lui par d’autres touristes qui, eux aussi, se sont fait avoir. En attendant Xavier et Line, je m’offre une salade Casamance avec pamplemousse et crevettes accompagnée d’une Gazelle, la bière locale. Mes amis arrivent un peu plus tard. Ils ont passé une bonne journée. Je leur raconte mon aventure. Nous allons ensemble rechercher le passavant puis faire un petit tour en ville. Nous préparons les bagages car nous ne souhaitons pas rester à Dakar. Cette ville est oppressante. Boris nous a parlé d’un petit hôtel à 50 kilomètres au sud de Dakar qui parait-il est très agréable. Nous avons beaucoup de mal à sortir de la ville à cause des gros embouteillages. Nous retrouvons enfin la route de Rufisque. Nous avons peine à trouver l’embranchement qui mène à Toubab-Dialo, un petit village prêt de la mer. Lorsqu’enfin nous arrivons à l’hôtel "Sobo Bede", nous sommes surpris par l’architecture bizarre de ce bâtiment. On ne peut pas dire que c’est typiquement africain, mais son style est quelque peu loufoque. C’est une française et un martiniquais qui l’on construit avec l’aide des jeunes du village. Lui, Gérard, est un peu poète. Ils y consacrent tout leur temps et leur argent. Pour que ce soit rentable, ils en ont fait un hôtel. La nuit n’est pas très chère contrairement au restaurant. Mais il faut reconnaître qu’on y mange très bien. Lors du dîner, nous avons une bonne discussion avec Xavier sur la loi des 35 heures. Je m’endors en écoutant de la musique au Walkman. Le pied…
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire