dimanche 3 janvier 1999

La frontière sénégalaise

Franck et Félix sont prêts à repartir. Nous faisons les derniers comptes et décidons que chacun en resterait là. Je fais remarquer à Félix que j’ai mis beaucoup d’argent jusqu’à présent et que cela représentait ma participation aux frais du camion. Nous nous disons au revoir après avoir pris une dernière photo de l’équipe. Xavier et Line sont allés faire quelques courses avant notre départ. Je les attends en discutant avec un suisse qui veut vendre sa voiture. C’est une 505 qui parait en bon état. Mais, je l’ai su plus tard, la crémaillère de direction est cassée et le démarreur en panne. En plus, elle marche à l’essence et ça se vend moins bien à Ouaga. Au retour de Xavier et Line, nous allons manger avec deux jeunes suisses sympas dans un petit boui-boui juste à coté du camping. Les restaurants ouverts sont durs à trouver pendant le ramadan. Nous mangeons un riz au poisson très basique. En début d’après midi, nous partons pour la frontière sénégalaise. Un taxi nous montre le chemin pour sortir de Nouakchott. Les barrages de police se passent sans difficulté. Les paysages sont magnifiques. Il y a beaucoup de tentes maures plantées dans le creux des dunes de sables d’une couleur orangée. Nous arrêtons de temps en temps pour prendre quelques photos. Xavier en profite pour distribuer des vieux vêtements qu’il avait emporté à des gens sur la route. Nous nous arrêtons dans une petite buvette à Rosso pour boire un Fanta. Un bac permet de franchir le fleuve Sénégal mais nous préférons prendre la piste qui longe le fleuve du coté mauritanien. Elle est très mauvaise. Il y a beaucoup de trous et de tôles ondulées. C’est en fait une zone de réserve pleine d’oiseaux et parait-il de crocodiles. Au premier barrage de police, nous offrons un stylo. Le planton nous propose de prendre le thé avec lui. Nous refusons car nous voulons arriver à Saint-Louis avant la nuit. Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à la frontière mauritanienne. Xavier s’occupe des démarches. Nous devons payer un bakchich pour les douaniers et pour les policiers. C’est comme ça. Nous rencontrons un groupe de français qui voyage en minibus et qui se sont tout fait voler à Nouakchott devant un cinéma. Ils ont quand même le moral. A la douane du Sénégal, nous devons attendre un peu que les douaniers aient fini de manger. Nous payons un droit de passage pour le pont, puis un bakchich pour le policier et un autre pour les douaniers. Ces derniers ont été relativement pénibles, car nous leur demandions de faire figurer la voiture sur mon passeport et non sur celui de Xavier afin qu’il n’ait pas de problème à l’aéroport pour rentrer en France. En effet, si la voiture est inscrite sur son passeport, il devra justifier qu’il a payé les taxes à la revente. Il a fallu palabrer longtemps pour trouver enfin un "arrangement" de 100 francs. Ils nous proposent une assurance sénégalaise obligatoire. Toutes ces tractations ont été fatigantes, mais nous sommes passés. La nuit est tombée lorsque nous arrivons à Saint-Louis. Nous suivons un panneau qui nous indique la direction d’un gîte d’étape. Il est très correct et relativement bon marché. Nous dînons dans un petit resto familial à coté. C’est le gardien un peu loufoque qui nous l’a indiqué. Le steak est plutôt bon. Nous retournons au gîte pour une bonne nuit.

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