jeudi 31 décembre 1998
Nouâdhibou
Nous nous levons à 7 heures 30 pour faire les démarches administratives le plus vite possible. Thomas réussit à s’ensabler bêtement sur une butte de sable dans le camping. Nous le sortons en le tirant avec un câble. Nous passons tout d’abord à la douane pour récupérer la carte grise et l’attestation de devises importées. Nous y retrouvons nos amis de voyage. Ils ont trouvé un guide pour les trois voitures. Après, nous allons chercher une assurance obligatoire pour la Mauritanie. L’attente est très longue. Pour gagner du temps, j’en profite pour aller au bureau du parc national afin d’obtenir un droit de passage obligatoire. A chaque fois, il faut payer quelque chose. Une façon efficace pour pomper un maximum de fric. Mais tout ça est officiel. Je retrouve Franck à l’assurance qui vient juste de finir. Enfin, nous allons au commissariat de police pour faire viser nos passeports. Là aussi, il faut payer. Félix préfère ne pas faire viser le sien puisque étant africain, sa carte d’identité suffit pour passer les frontières des pays membres de la Cédéao. Nous avons tout terminé les tracasseries administratives vers midi. Nous acceptons de prendre avec nous un jeune stoppeur français, Mathieu, sympa mais un peu tapeur sur les bords. Nous faisons quelques courses avant de partir. Pâtes, petits pois, bananes, pommes et du Fanta orange pour Félix. Nous partons et mangeons quelques gâteaux secs dans le camion pour ne pas perdre de temps. Nous arrivons, une vingtaine de kilomètres plus loin, au barrage de douane de la veille. Passage obligé car Nouâdhibou est une presqu’île. Les policiers demandent à vérifier les tampons des passeports. Franck, l’idiot, crie à Félix, qui est resté dans le camion, d’amener le sien. Bien entendu, les flics s’aperçoivent qu’il n’a pas de tampon puisqu’il n’avait pas donné son passeport. J’ai beau leur expliquer qu’il n’en a pas besoin, ils réclament 300 francs pour le laisser passer sans avoir à retourner à Nouâdhibou. Encore une connerie à la Félix. Les douaniers nous emmerdent aussi car le matériel destiné à la croix rouge n’a pas été déclaré à la frontière. Ils veulent donc qu’on paye les taxes. Manifestement, ils veulent du pognon. Voyant qu’on est trop nombreux pour discuter sereinement, je demande à tout le monde de retourner au camion. Je me retrouve donc tout seul avec les douaniers dans leur petite baraque. Après d’âpres négociations au milieu des fusils mitrailleurs, je réussi à les convaincre de nous laisser passer sans rien payer. Finalement, le chef accepte. Mais il n’est manifestement pas content. Je retourne au camion et dis à Franck de démarrer rapidement. Durant une centaine de kilomètres, nous longeons la voie ferrée qui va à Zouerate, une ville minière dans le nord du pays. Nous avons la chance d’apercevoir le train le plus long du monde. Il a plus de 160 wagons remplis de minerai de fer. Sachant qu’un wagon mesure environ 20 mètres de longueur, on a calculé qu’il devait faire au moins 3 kilomètres de long. La première partie du trajet est la plus sableuse. Franck n’est pas encore très à l’aise sur ce genre de terrain et nous nous ensablons plusieurs fois. Heureusement que le camion de Thomas nous accompagne pour nous sortir de là à chaque fois. Grâce à son 4x4, il peut nous tirer sans difficulté. La nuit tombe, mais cela n’empêche pas notre guide de nous indiquer les bancs de sables au mètre près. Il connaît la piste par cœur. Nous arrivons vers 20 heures dans un petit campement en plein désert où nous passerons la nuit. La lune est presque pleine. On y voit presque comme en plein jour. Nous montons sur la plus haute dune pour contempler le paysage. Le désert est magnifique. Comme il commence à faire frais, nous allumons un petit feu avec le peu de bois que nous trouvons autour du campement. En guise de réveillon du nouvel an, Félix décide d’ouvrir des boîtes de petits pois. Moi, je préfère en ouvrir une de maïs. Avec de la mayonnaise, c’est très bon. Thomas sort du beurre qu’a fait sa mère. Franck et Mathieu s’amusent à faire brûler du gasoil sur le feu comme des gosses. Trop fatigués pour attendre minuit, nous nous couchons à 10 heures. Durant la nuit, j’entends des mauritaniens au loin qui font la fête et rigolent beaucoup.
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