lundi 21 décembre 1998
Bloqués à Ceuta
Nous profitons du départ matinal des enfants à l’école pour faire nos adieux et reprendre la route. La route qui longe la Costa del Sol est assez jolie. Elle doit être noire de monde durant les mois d’été. Au loin, nous apercevons le rocher de Gibraltar qui se dresse tout seul au bord de la mer. Arrivés à Algeciras, nous trouvons une agence maritime qui nous vend un billet de bateau pour Ceuta. Nous attendons deux heures sur le port car notre camion ne peut pas emprunter les ferries destinés aux voitures à cause de sa hauteur. Franck, en faisant un peu de forcing, parvient enfin à rentrer le camion dans un bateau. La traversée est très agréable et déjà, nous voyons apparaître les côtes marocaines. Le détroit n’est vraiment pas large. Nous mangeons un sandwich et une bière au bar du bateau. Arrivés à Ceuta, nous cherchons une station d’essence pour faire le plein. Ceuta est une zone franche, le gasoil ne coûte que 2,10 francs le litre. Il y a pleins de noirs africains qui nettoient les voitures au bord des plages. La plus part d’entre eux sont des sans papier, coincés là par manque de visas. A partir de maintenant commencent les emmerdements. Vers 16 heures, nous passons la douane espagnole sans aucun problème. Deux cents mètres plus loin, il y a la douane marocaine. Là, les choses se compliquent. Un douanier marocain nous demande d’avancer le plus loin possible. Nous nous exécutons bien que cela nous paraisse un peu bizarre. Bien entendu, le chef sortant de son bureau nous ordonne de faire demi-tour. Il a une gueule de petit teigneux. Il nous dit que, de toute manière, aucun camion ne doit passer par Ceuta et qu’il faut reprendre le bateau et passer par Tanger. Nous avons beau montrer des papiers de la croix rouge et d’Emmaüs, que nous avons obtenu grâce au matériel que nous transportons (frigo et médicaments pour un centre de secours au Burkina), mais rien n’y fait. Ils veulent une autorisation de Rabat pour pouvoir circuler en camion au Maroc. Normalement, nous aurions dû la demander en France mais il faut plus de six mois pour l’obtenir. On a donc fait l’impasse. Nous jouons les pauvres martyrs qui ne savaient pas. Malgré toutes les discussions, nous nous rendons bien compte que nous ne passerons pas tant que nous n’obtiendrons pas cette autorisation. Nous retournons donc à Ceuta pour téléphoner au consulat de France de Tanger et voir s’ils peuvent intervenir pour nous aider. La personne que j’ai au téléphone me fait tout un laïus quant à notre inconscience de ne pas nous être informé avant notre départ. Pour nous être agréable, il enverra tout de même un fax à la douane pour parler en notre faveur, mais insiste pour dire qu’il ne pourra pas se porter garant de notre chargement. Je le remercie. Plus tard, nous appelons d’un grand hôtel Marie-Christine, un contact de Félix, pour qu’elle intervienne auprès de la croix rouge pour débloquer la situation. Elle nous promet de faire le maximum au plus vite. L’espoir renaît. Nous allons manger dans un restaurant chinois. Nous allons dormir dans le camion sur un parking prés de la plage et non loin de la frontière. Nous rencontrons des touristes allemands qui préfèrent dormir là et passer la frontière tôt le matin. Il parait que les marocains sont moins chiants à cette heure. Pas con. Nous essaierons de passer comme eux. Nous dormons serrés à quatre dans le camion. Le confort est rudimentaire et en plus, Félix ronfle vraiment fort.
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