mercredi 30 décembre 1998
La frontière mauritanienne
Je suis réveillé par le bruit des voitures qui commencent à se préparer au départ. Les militaires marocains nous rendent nos passeports, puis nous attendons que tout le monde soit prêt au départ. A partir de cet endroit, le goudron s’arrête. La route est en très mauvais état. Il y a quelque partie sableuse dont une passe où un grand nombre de véhicules, nous y compris, reste ensablé et attend l’aide de véhicules plus chanceux ou plus téméraires pour l’aider à s’en sortir. Heureusement, il y a dans le convoi un camion allemand 4x4 qui peut nous tirer facilement. Certains, plus futés, arrivent à contourner l’obstacle. A quelques kilomètres plus loin, en plein désert, il y a la police militaire mauritanienne. La file d’attente est longue et il faut prendre son mal en patiente pour pouvoir enfin passer. J’en profite pour prendre quelques photos du convoi et me fais engueuler par un militaire qui me menace de me confisquer mon appareil. Je m’exécute sans discuter. J’aurai du y penser avant. Nous sommes en pleine zone militaire. Lorsqu’on arrive enfin au barrage militaire, on dépose nos passeports et la carte grise du camion que l’on récupérera plus tard à Nouâdhibou. Juste derrière la guérite des douaniers, il faut passer une dune de sable difficile à franchir. Il y a eu pas mal de voitures qui ont souffert à cet endroit. Heureusement, Franck passe assez facilement. J’étais inquiet car jusqu’à présent, on ne peut pas dire qu’il maîtrise bien la conduite sur sable. C’est rassurant pour la suite. Nous reprenons la piste bien cassante. On croit deviner un ancien goudron. Nous faisons deux haltes durant le trajet pour rassembler les véhicules. Nos deux camions ferment le convoi. Les paysages sont magnifiques. Les jeunes du convoi s’éclatent en faisant la course. On arrive enfin au poste de douane, à 22 km au nord de Nouâdhibou, où il faut remplir soi-même les fiches d’état civil et un certificat de devises. Durant l’attente pour passer à la fouille, Arturo, un type du coin, nous propose de nous accompagner dans un camping en plein centre ville, de nous faire rencontrer un guide potentiel et de nous aider dans les démarches administratives. Nous acceptons. Grâce à lui nous passons la douane sans difficulté. On nous rend nos passeports. Félix parvient à récupérer difficilement le sien, moyennant bakchich. Cela, pense-t-il, nous évitera des tracasseries et nous fera gagner une bonne journée. Ils sont durs entre africains. Arrivés à Nouâdhibou, nous changeons de l’argent malgré l’heure tardive. Franck en profite pour téléphoner à sa copine. Il ne peut décidément pas s’en passer. Puis nous partons au camping. C’est un repère de jeunes rastas un peu paumés mais pas méchants. Nous stationnons nos deux camions puis allons dîner au restaurant Babylone. Je déguste une superbe langouste avec du riz. C’est un délice. Avec le guide que nous a présenté Arturo, nous nous mettons d’accord sur les modalités de la traversée du désert. Nous négocions le prix du guide à 1 000 francs pour les deux camions. C’est cher, mais c’est le tarif en vigueur. On peut trouver moins cher, mais c’est risqué. Franck et Félix veulent aller boire une bière. Thomas, le chauffeur allemand du camion 4x4, et moi rentrons nous coucher.
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