jeudi 24 décembre 1998

Le réveillon de Noël à Azrou

Après les émotions de ces derniers jours, nous décidons de prendre notre temps et de faire une petite grâce matinée. Cela faisait trois nuits que nous avions mal dormi dans le camion. Nous ne trouvons pas de bistrots qui servent un petit déjeuner à cause du ramadan. Félix et Franck vont téléphoner en ville pour prendre des nouvelles de leur famille. Au moment de partir, Franck tend un billet de 10 dirhams au patron de la station pour qu’il le remette au gardien qui a surveillé le camion durant toute la nuit. Il refuse le billet et réclame royalement 40 dirhams. Je dis à Franck de s’en aller car il nous prend pour des cons. Mais ce dernier n’est pas content du tout. Il nous court derrière et arrive à monter sur le marchepied du coté chauffeur. Il insulte Franck en exigeant son argent. On s’arrête un peu plus loin pour tenter de le calmer. Finalement, comme il y a un flic à proximité, il finit par accepter notre billet et s’en va en râlant. Ca a failli être chaud. Je ne sais pas pourquoi mais Franck a le don d’énerver. On choisit de changer d’itinéraire. On va passer par la montagne plutôt que de longer la mer. La route semble plus jolie. On passe Rabat, sans intérêt. On s’arrête à Khermisset pour déjeuner dans un restaurant bourré de touristes espagnols. Il leur faut une heure et demie pour nous servir une simple omelette. En plus, c’est cher. Franck ne se sent pas très bien. Il a un petit malaise. Il va s’allonger un peu dans le camion. En attendant nos plats, j’écris mes notes. Félix dort assis sur la banquette. Après avoir enfin mangé, nous retournons au camion où nous retrouvons Franck mal en point. Il a vomi à l’arrière du camion. Je lui donne un cachet d’Imossel, puis nous repartons. Au bout de quelques kilomètres, il va déjà mieux. Il s’agissait très certainement d’une indigestion. Nous arrivons à Meknes. Ca grouille de monde, surtout d’hommes. Pas très gai l’ambiance. Nous hésitons à visiter la ville et à laisser le camion sans surveillance. Finalement, nous poursuivons notre route et décidons d’abandonner l’idée de passer par Fez. Nous prenons la route du sud. Nous avons droit à de magnifiques paysages dont un superbe panorama avec le coucher du soleil. Pour le réveillon de Noël, Franck veut nous offrir la nuit dans un bon hôtel. Félix et moi ne sommes pas très emballés par l’idée mais si ça lui fait plaisir… A l’entrée d’Azrou, il y a un grand hôtel un peu ringard qui parait vide. Franck, un peu naïf, est persuadé que des touristes vont arriver dans la soirée pour faire la fête. Il est très cher mais il plaît à Franck. L’hôtesse d’accueil nous fait visiter une chambre spacieuse et propre, mais froide. Il n’y a pas d’eau chaude mais l’hôtesse nous promet qu’elle va s’en occuper et qu’il ne faudra patienter que quelques minutes. Nous nous allongeons sur les lits en attendant que l’eau chaude arrive. J’en profite pour lire le Guide du Routard qui indique un hôtel beaucoup plus sympa à quelques kilomètres plus loin. Au bout d’une heure, l’eau chaude n’étant toujours pas là, Franck, sans doute vexé d’avoir pris sa décision unilatérale un peu trop vite, décide de quitter cet hôtel et d’aller dans celui du Routard. Le gérant de l’hôtel, furieux, tente de nous convaincre à rester. Nous lui faisons comprendre que c’est trop tard. Nous avons bien fait, car l’autre hôtel est vraiment bien plus sympa. Il y a de l’eau chaude, un feu de cheminée dans le restaurant et un vrai menu de Noël avec dinde et bûche au dessert. Nous avons même droit à la retransmission de la messe de minuit avec le pape à la télé.

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